La détox de printemps et un incontournable de la naturopathie, et pour cause. Les surcharges accumulées pendant l'hiver ont tendance à ralentir le métabolisme et peuvent engendrer tout un tas de désagréments :

• fatigue,
• haleine chargée,
• ballonnements,
• bouche pâteuse,
• migraines,
• boutons,
• toux grasse,
• sinusites,
• douleurs articulaires,
• troubles hormonaux,
• syndrome prémenstruel,
• troubles de l'humeur,
• accès de colère
  
• et d'autres encore...

Il est intéressant de remarquer qu'en Médecine Traditionnelle Chinoise, dont le calendrier est basé sur les rythmes lunaires, le début du mois de février correspond à l'arrivée du printemps. Cette saison est associée à l'énergie du Foie et de la Vésicule biliaire. La MTC et la naturopathie se rapprochent ici en mettant à cette période de l'année toute leur attention sur cet organe, grand épurateur du sang.

Tout d'abord, avant d'entamer une détox, il est impératif :

1. De s'assurer d'avoir assez d'énergie. Les personnes qui ont une fatigue profonde, une déminéralisation, un manque d'énergie marqué, doivent être vigilantes. Une détox demande de mobiliser beaucoup de ressources et elles pourraient en sortir plus épuisées encore ! Si c'est votre cas, rapprochez vous d'un.e naturopathe pour savoir si votre énergie vitale est suffisante. Il faut aussi avoir conscience que toutes les cure "détox" ne se valent pas. Certaines sont plus "violentes" que d'autres et il faut choisir celle qui est adaptée à son profil. C'est là que la gemmothérapie à toute sa pertinence puisqu'elle va soutenir les fonctions d'élimination en profondeur, mais en douceur.

2. De limiter les apports. En effet, à quoi bon nettoyer d'un côté si c'est pour encrasser de l'autre ? On va donc limiter les aliments riches (aliments frits, sucrés, viandes grasses, laitages...) et faire la part belle aux fruits et légumes en tout genre. On peut aussi réduire un peu les rations alimentaires et/ou pratiquer un jeune intermittent si on le souhaite.

3. De faciliter l'élimination en buvant suffisamment d'eau et en bougeant ! Un peu de sport, de marche, de yoga, de nage... pour se mettre en mouvement et activer les poumons, les reins, la peau.

Une fois ces trois points pris en compte, on peut se pencher sur les plantes qui peuvent nous aider.

Infusions, aromathérapie, gemmothérapie... toutes les branches de la phytothérapie peuvent aider le corps à détoxifer, mais toutes ne se valent pas.

La phytothérapie utilise généralement les composants des parties adultes des plantes (feuilles, fleurs, écorces...), qu'elle concentre plus ou moins (une tisane est moins concentrée qu'une gélule d'extrait sec qui est moins concentrée qu'une huile essentielle). Ces deux raisons en font des thérapeutiques qui agissent assez rapidement (car elles vont modifier des processus métaboliques, bloquer des cascades enzymatiques...) mais les rendent aussi beaucoup plus délicates à utiliser. Elles peuvent présenter des contre-indications qu'il faut connaître et peuvent avoir des "effets secondaires", en particulier si elles sont mal utilisées. Il est donc conseillé de se rapprocher d'un professionnel de santé formé avant de les utiliser, surtout dans leurs formes les plus concentrées.

La gemmothérapie utilise des parties embryonnaires des plantes. Et c'est là toute sa singularité !
Les bourgeons et jeunes pousses, contrairement aux parties adultes des mêmes plantes, ne contiennent pas les mêmes molécules très spécialisées, qui vont bloquer ou sur-activer des fonctions biologiques. Elles sont composées d'éléments précurseurs de ces molécules qui sont donc beaucoup moins directes dans leur action, et surtout d'hormones de croissance végétales qui vont réinformer notre corps pour qu'il retrouve des fonctions biologiques équilibrées.
On comprend donc pourquoi la gemmothérapie est efficace à faible dose (l'information hormonale est active à très basse concentration), ne présente que de très rares contre-indications, agit en douceur mais en profondeur en permettant au corps de retrouver son fonctionnement propre.

Le romarin est la jeune pousse du foie par excellence : elle est hépatoprotectrice, cholérétique (augmente la production de bile) et cholagogue (augmente la chasse biliaire). Elle aide à rééquilibrer les taux de cholestérol et de triglycérides. Elle sera une excellente ressource sur les terrains allergiques, en cas d'acné ou suite à l'arrêt de la pilule par exemple.

C'est également un excellent anti-oxydant et tonique : elle stimule la mémoire et aide à se libérer de la fatigue morale. Elle soulage les pathologies inflammatoires intestinales en améliorant la qualité de l'épithélium intestinal et en calmant les spasmes digestifs.

Pour les naturopathes, c'est une jeune pousse très adaptée aux sujets en "mucose", sur des terrains chargés en "colles" qu'elle aidera à évacuer.

La jeune pousse de genévrier est également une tonique de l'organisme. Sa sphère d'action est celle du foie, mais également des reins. C'est même la jeune pousse la plus puissante pour redonner de la vitalité aux reins et les aider à éliminer les cristaux et acides. On peut y avoir recours en cas d'insuffisance rénale et elle présente même des propriétés anti-infectieuses des voies urinaires.

Mais cette petite pousse est également une excellente hépatoprotectrice dont on aura recours en cas d'intoxication ou suite à une chimiothérapie par exemple. Elle nettoie le sang des excès de cholestérol et d'acides.

En naturopathie, on dira que c'est une jeune pousse particulièrement adaptée aux sujets "acides", de type Rein.

Evidemment, d'autres bourgeons peuvent être pertinents pour aider l'organisme à évacuer les excès de toxines.Etant donné que la gemmothérapie a la particularité de relancer les fonctions du corps, on peut même dire qu'une majorité des bourgeons soutiendra cette élimination. Le choix se fera en fonction du terrain et des fragilités de la personne. Citons par exemple :

• le bourgeon de Cassis : intéressant chez les sujets dévitalisés et acidifiés,
• le bourgeon de Frêne : utile en cas d'œdèmes et de douleurs inflammatoires articulaires,
• le bourgeon de Bouleau verruqueux : chez les sujets présentant inflammation et acidification,
• le bourgeon de Tilleul : pour détoxifier les personnes stressées, fatiguées, présentant des troubles inflammatoires digestifs
• le bourgeon d'Erable : pour soutenir le fonctionnement de la vésicule biliaire et du pancréas, en particulier chez les sujets fragiles d'un point de vue immunitaire,
• le bourgeon d'Orme : aide la détoxination (acides et mucoses) des personnes chez qui la peau prend le relais (eczéma suintant, psoriasis, herpès...),
• le bourgeon de Poirier : chez les personnes acidifiées avec une faiblesse de la sphère urinaire et génitale (cystites, fibromes utérins, adénome de la prostate...)
• etc.

Une cure de détox dure généralement 3 semaines. Pour les organismes qui en ont besoin, il est possible de faire deux cures de 3 semaines avec une pause d'une semaine entre les deux.

L'activation des organes d'élimination va remettre en circulation des toxines qui seront éliminées par les urines, les selles, la transpiration... Si cette mise en circulation est trop importante et trop rapide, les organes chargés des les éliminés seront saturés et on pourra observer une "crise curative" qui se traduit pas des migraines, diarrhées, douleurs articulaires...

Pour éviter ces désagréments, il est important d'augmenter progressivement les doses au cours de la cure et de boire suffisamment d'eau au cours de la journée.

Pour un adulte, on peut commencer par 5 gouttes par jour pendant 2 jours, puis augmenter de 2 gouttes par jour jusqu'à arriver à 20 gouttes.

On peut s'arrêter avant si on sent que c'est nécessaire. On n'oublie pas que tous les organismes sont différents, et qu'il est important de rester à l'écoute de son corps